La beauté des tissus du Bhoutan
Au Bhoutan, le voyageur est frappé par tant de beautés, et des beautés colorées. La nature, d’abord, très préservée, est parée de ses plus belles couleurs. Les forteresses, posées sur les éperons rocheux, et les temples nichés au creux des vallées, apportent leurs touches colorées à ces somptueux paysages. Les maisons sont peintes et sur leurs toits sèchent des piments rouges. Et les Bhoutanais portent, au quotidien, le costume traditionnel, fait de somptueux textiles chamarrés. Lorsqu’ils se rassemblent, ils forment une mosaïque d’une vibrante gaieté. Les tissus du Bhoutan sont de toute beauté.
Les tissus du Bhoutan : un art ancestral
Le tissage est profondément ancré dans la culture bhoutanaise. C’est un art qui dépasse la notion de simple « artisanat », comme on l’entend souvent. La volonté des autorités de préserver la culture passe aussi par la pérennité de la tradition du tissage, dans toute son authenticité.
Les textiles ont toujours joué un rôle essentiel dans la culture bhoutanaise : depuis des siècles, on offre un tissu comme gage de fidèle amitié, comme signe de respect dans un temple. Et, autrefois, les paysans pouvaient s’acquitter de leurs impôts en donnant du tissu au gouvernement, plutôt que de l’argent. Cette tradition a évolué, mais les tissus restent au coeur de la culture, même si les importations – d’Inde essentiellement – commencent à se faire une place sur les marchés. Les authentiques tissus du Bhoutan coûtent cher, étant donné le temps de travail requis pour tisser une pièce (travail qui se compte en mois), et donc leur relative rareté.
Le métier à tisser au coeur du foyer
Chaque famille possède un métier à tisser, et les petites filles sont initiées très jeunes à l’art du maniement de l’instrument. Même si, en apparence, le métier à tisser semble rudimentaire, il permet de fabriquer des tissus somptueux. La technique se transmet de mère en fille, et la jeune fille tisse elle-même son futur trousseau. L’industrie textile n’a toujours pas droit de séjour au Bhoutan ! Les motifs traditionnels se perpétuent, sur une base de coton, laine ou soie. On trouve aussi des textiles en poil de yack, très touffus ! Les tissus de soie sont d’aspect rustique ; rien à voir avec les soies de Thaïlande ou de Chine. Ceci s’explique par le respect que portent les Bhoutanais à toute vie, dont celle du ver à soie ! Ils refusent donc d’étouffer les vers dans leurs cocons en les ébouillantant, ce qui permet d’obtenir ensuite une soie fine et brillante. Les vers bhoutanais vivent leur vie sans menace humaine, et percent leurs cocons pour devenir papillons. C’est cette étape de la transformation en papillon qui rend le fil plus épais et irrégulier. Cela contribue aussi au charme de la soie du Bhoutan…
C’est un métier à cadre fixe vertical qui est utilisé, avec une ceinture pour soutenir le dos de la tisseuse. La danse du fil de chaîne et du fil de trame, avec une dextérité inouïe, produit des motifs d’une grande finesse, qui revêtent souvent une valeur symbolique.
Les tissus du Bhoutan pour quelques coussins de méditation d’exception
Les tissus du Bhoutan sont à l’image du pays : somptueux, colorés, vibrants d’une âme bien particulière. J’ai eu un coup de coeur pour une très belle pièce de tissu, datant de la fin du XIXème – début XXème siècle (il est si difficile d’avoir des certitudes en la matière…). Elle était vendue dans l’échoppe d’un petit village, au coeur des rizières en terrasse qui dévalent les contreforts de l’Himalaya. Ce tissu est rentré en France dans mes bagages, et a été confié à nos couturières aux doigts d’or, dans le nord de la France. Il fallait une confection aux petits oignons, pour ce textile d’exception. Les pièces de tissu ne sont jamais très grandes, du fait de la taille des métiers à tisser, et de la quantité de travail demandé. A partir de ce tissu-trésor, nous avons pu confectionner quelques coussins de méditation, selon deux harmonies (bleu, ou jaune) – pour inviter un peu de l’âme du Bhoutan dans votre maison, au coeur de vos moments de méditation.