Méditer n’est pas…
Méditation, non définition
Il existe diverses définitions de la méditation. Pour aller au plus simple, méditer, c’est s’arrêter, s’assoir, respirer. Souvent, il règne une certaine confusion, car dans le langage courant le verbe « méditer » recouvre diverses activités. Or, justement, méditer n’est pas à proprement parler une « activité » !
La définition du Larousse pour le mot « méditation » éclaire sur cette confusion :
- Action de réfléchir, de penser profondément à un sujet, à la réalisation de quelque chose : Cet ouvrage est le fruit de ses méditations.
- Attitude qui consiste à s’absorber dans une réflexion profonde : Se plonger dans la méditation.
- Oraison mentale, application de l’esprit à des vérités religieuses.
Alors, tentons de définir la méditation en observant de ce qu’elle n’est pas, pour nous approcher au plus près de ce qu’elle est…
Méditer n’est pas réfléchir
Il est courant de considérer que méditer, c’est penser à un sujet avec une grande concentration d’esprit, pour mener une réflexion profonde. Lorsque l’on dit dans le langage courant que l’on va méditer sur un sujet, on évoque la poursuite d’une analyse, le développement de pensées, une réflexion poussée. Or, si les techniques de méditation sont très diverses, elles visent précisément à ne pas penser, mais à observer ses pensées. Ne pas être dedans, mais dehors. Selon les différents mouvements de la méditation, l’attention est portée sur un objet différent : la respiration, une zone du corps, un objet spécifique, un son, un mantra, le vide… Il s’agit de faire attention, focaliser son attention. On est loin de la réflexion.
Méditer n’est pas prier
Sous l’angle religieux, la méditation s’apparente à un exercice spirituel, qui prépare à la contemplation. La méditation désigne alors un fervent recueillement, qui devient prière lorsque ce silence s’accompagne de la présence de Dieu. L’oraison silencieuse est en apparence proche de la méditation, dans cette présence pleine et entière. Seulement, la prière est – dans son acception générale – un acte de demande ou de remerciement à Dieu, une divinité ou un autre « être supérieur ». Même si la prière ne contient pas de demande, elle induit une communion avec Dieu (ou divinité…). Or cette dimension n’est pas dans la méditation (qui comprend bien d’autres dimensions !)
Méditer n’est pas se relaxer
La méditation n’est pas une technique de relaxation. Oh non ! Si l’on est tendu, stressé, énervé… la méditation serait même plutôt – au moins au début – un moment difficile, qui nous confronte à ces émotions douloureuses. Pour commencer, la posture n’est guère propice à la relaxation, elle nécessite un effort musculaire, et induit souvent de petites (ou grandes) douleurs. Ensuite, on n’oeuvre pas à balayer les émotions, à écarter les sensations. On ne pose pas le voile d’une visualisation agréable sur le tourment des pensées épineuses. Bien au contraire, on les observe, avec lucidité, et on se frotte avec toutes leurs épines… même si qui s’y frotte s’y pique… car c’est ainsi que l’esprit finit par s’apaiser, une fois les pensées passées…
Si on revient à l’étymologie latine, le terme « méditation » a son origine dans le mot latin « meditatio », qui désigne « l’action de se préparer ». Alors, préparons-nous à bien vivre !