Méditer sans s’asseoir sur un coussin de méditation
Nos imaginaires sont – pour la plupart d’entre nous – marqués par l’image du moine bouddhiste, vêtu de sa robe safran, assis en position du lotus, ou de la femme à la mine saine et sereine, assise en tailleur sur un coussin, avec en toile de fond une mer bleu turquoise et un ciel azur. Ainsi, lorsque nous ne sommes ni moine (ou nonne), ni adepte du yoga, faut-il vraiment s’asseoir sur un coussin de méditation pour méditer ? Ou « pire », sur le sol ?
Méditer sans coussin de méditation, c’est tout bon !
Il n’y a pas une manière de méditer, mais de nombreuses manières, tant dans la posture que dans la pratique elle-même. Certes le socle commun commence par un travail sur l’attention, la qualité que l’on cultive pour partir à l’exploration de notre esprit. Et, pour débuter, il est souvent plus facile de « muscler » son attention en étant immobile, et en position assise, pour soutenir la vigilance, et l’ouverture. L’immobilité rend plus aisé le chemin vers la clarté. Quand le corps bouge, il est souvent plus compliqué de stabiliser l’esprit. L’immobilité se conjugue aussi avec stabilité : du corps et de l’attention. Aussi, la position assise, le dos droit, favorise la vigilance et l’ouverture.
La tradition bouddhiste précise sept points pour adopter une posture assise de vigilance, et de souplesse à la fois. Si vous vous sentez à l’aise sur un coussin de méditation, c’est très bien ! Et si l’assise sur un coussin de méditation ne convient pas à votre dos, vos jambes… et entrave votre capacité à vous déposer dans l’instant, alors c’est très bien aussi ! Vous pouvez méditer assis sur une chaise, debout, ou allongé. Certes, cette dernière position risque de susciter la somnolence, voire un franc endormissement. Néanmoins, certaines personnes ne peuvent méditer qu’allongées. Et il n’y a pas de posture meilleure qu’une autre. Il y a la posture qui vous convient. Les recommandations sont seulement des guides pour vous faciliter le chemin. Rien de plus.
Méditation formelle et informelle
Ces considérations sur la posture adéquate valent pour la « pratique formelle ». Ce sont ces temps que l’on s’accorde, pour s’arrêter, établir l’immobilité du corps, et se mettre à l’écoute de la vie en soi. Ces temps de pause, au cours desquels on essaie d’adopter cette posture alerte évoquée plus tôt, sont précieux pour entraîner l’attention. C’est comme lorsque l’on décide d’aller dans une salle de sport pour muscler son corps : on crée les conditions propices à cet entraînement. On réserve un temps dédié à cet entraînement, on va dans un espace approprié, et on se concentre sur cette activité de musculation du corps. Pour entraîner notre attention, c’est tout pareil : la pratique assise sur un coussin de méditation, ou pas (ou debout ou allongée…) constitue la base. Et c’est sur ces fondements que l’on peut étendre note pratique à l’ensemble de nos activités.
La pratique informelle consiste à déployer nos qualités de présence (cultivées dans la pratique formelle) tout au long de la journée. Une pratique traditionnelle consiste à méditer en marchant. On peut s’exercer ainsi en marchant lentement et dans une attitude de vigilance très fine. On est alors encore dans la pratique formelle. Mais chacun de nos pas de la journée offre aussi une occasion de pratiquer, en portant toute notre attention sur le corps, le mouvement, l’air, les sons, les pensées, les sentiments… Et, dans chacune de nos activités se trouve une opportunité de mettre davantage de présence : depuis l’instant du réveil jusqu’à la venue de Morphée. Il n’y a pas besoin de coussin pour méditer. La méditation s’invite au coeur de l’action ! Que d’occasions de méditer !
Et si, malgré tout, vous voulez pratiquer sur un coussin de méditation, venez voir par là !